3-6 juil. 2017 Université de Picardie Jules Verne - Pôle Arts - La Teinturerie - 30, rue des Teinturiers - AMIENS - Salle 304 (France)

Liste des intervenants > Balteau Emilie

Les effets du pouvoir au prisme de la rénovation urbaine
Emilie Balteau  1@  
1 : Centre Pierre Naville  -  Site web
Université d'Evry-Val d'Essonne
Boulevard François Mitterrand, 91025 Evry Cedex -  France

Je chercherai, à travers ma communication, à montrer ce que la politique de rénovation urbaine – ici appréhendée par le film – nous donne à voir et à entendre des rapports de force et de pouvoir. Et ce à partir des rapports que les habitants entretiennent au projet et à l'espace, au sein d'un quartier populaire où « les tours » ont fait place à des « petites maisons ».

 

Il y a la violence de la démolition déjà, le mouvement imposé – dont les habitants concernés cherchent à s'emparer comme ils le peuvent, en fonction des ressources qui sont les leurs.

 

Du côté de ces habitants dits « relogés » comme du côté de ceux qui sont arrivés dans le nouveau quartier « par choix »[1], la petite maison – son « petit bout de jardin », son garage – véhicule une image de réussite qui s'ancre dans un certain confort objectif. Mais comme par contraste et assez cyniquement, la condition dans laquelle restent enserrés les habitants du quartier n'en devient que plus visible : une condition populaire[2], commune. Inscrit dans les mots, dans l'espace et dans les corps, le travail (ou le manque de travail) tient ici toute sa place.

 

La domination n'est cependant pas unilatérale. On décrit volontiers les cultures populaires en les supposant complètement dominées, complètement asservies à la norme : on ne leur accorde aucune marge de manœuvre, aucune liberté de désirer. Je souhaite montrer ce que les paroles populaires ordinaires recouvrent de retour sur soi et de réflexivité, de désir d'émancipation. Si les habitants nous parlent de la manière dont on est toujours pris dans une condition qui nous détermine, ils nous parlent aussi de la manière dont on parvient à la déjouer pour s'aménager si ce n'est quelque marge de manœuvre et de liberté au moins quelque échappée, quitte à convoquer l'imaginaire.


[1] Habitants arrivés par la voie classique d'une demande de mutation dans le parc de l'OAH (Office auxerrois de l'habitat)

[2] O. Schwartz


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